Hibiscus l'Enchanteur
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 Chapitre 8

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Mili
Admin
Mili


Date d'inscription : 18/11/2011

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MessageSujet: Chapitre 8   Chapitre 8 EmptySam 16 Déc - 11:35

Chapitre 8

Après le départ des amis hollandais, qui laissèrent derrière eux comme un goût de nostalgie, malgré leur promesse de revenir avec Jenny aux beaux jours pour admirer le petit d’Althéa. La journée se prêta parfaitement à la détente et Claude en profita pour proposer une petite balade à Anne qui choisit pour leur attelage Lothar et Apollon qui montrèrent une entente parfaite, le test était pleinement réussi. Althéa, qui commençait à ressentir les effets dus à son état, fut bien contente de ne pas faire le tour comme Cicéron qui pouvait ainsi profiter de sa compagnie en allant tous deux se détendre tranquillement dans les prés frais mais ensoleillés.
Pendant que les chevaux étaient de sortie, Léo refit leur box et leur prépara un bon picotin de réconfort. Grégoire avait accompagné ses parents chez sa grand-mère Marie, qui habitait le village voisin et qu’aux beaux jours il allait voir en bicyclette passant son après-midi dans le jardin à l’écouter lui parler des plantes, des oiseaux, des animaux de la forêt, de la nature en général et même ce qu’il appréciait encore le plus d’astronomie. Il savait aussi qu’un bon gâteau l’attendait. Il adorait sa grand-mère qui vivait seule avec Octave son bon gros chien, depuis qu’un matin son mari, Albert, ne s’était pas réveillé. Il était le chef de Cyrille à la gendarmerie et il fut le plus heureux des hommes lorsque Louise, sa fille, épousa Cyrille qu’il considérait comme son fils et à qui il avait appris à jouer de la clarinette jouant lui-même du basson. Il devait certainement être un des rares gendarmes à n’avoir jamais dressé une contravention privilégiant toujours la discussion et la conciliation à la répression. Il laissa un grand vide depuis et sa femme, ne voulant pas quitter sa maison, qui sentait bon la lavande, où elle avait tant de souvenirs heureux et d’autres plus douloureux, passait ses journées à tricoter derrière sa fenêtre à la saison froide et s’occuper de son jardin à la belle saison. Toujours heureuse de recevoir quelques visites surtout celles de Grégoire. Chaque année ils l’invitent à venir avec eux pour la veillée de noël et la messe de minuit passant toute la semaine des fêtes ensemble pour la plus grande joie de tous. Quand ils arrivent, la table pour un gouter est prête et près de l’entrée où est accroché son manteau, son foulard et la laisse d’Octave, sa petite valise qu’elle a préparée de bon matin avec un sentiment mêlé de nostalgie et de joie, les attendent bien rangés le long du mur.
Les festivités de la veille s’étant terminées dans la paix et l’harmonie pour tous en famille. La neige étant tombée juste ce qu’il faut pour un décor de noël s’était arrêtée. Léo et Claude avaient déjà fait les box, nettoyé les chevaux et distribué la nourriture, avec Lizzy, Elfie et Anne ils guettaient avec impatience l’arrivée des enfants qui furent tout étonnés d’être ainsi attendus.
- Alors on fait la fête toute la nuit et après on ne peut pas se lever. Tout le travail a déjà été fait. Dit Léo d’un ton sec dont il avait le secret en essayant difficilement de rester sérieux.
Les enfants tout penauds baissaient la tête, mais comme d’habitude Lizzy intervint rapidement :
- Alors il vous a encore bien eus, venez donc par ici.
Avec le sourire retrouvé ils dirent bonjour à tout le monde.
- Joyeux noël, regardez un peu sous la bâche au fond de l’écurie je pense que vous avez oublié quelque chose. Dit Léo
- Et ne les taquine plus surtout! lui dit Lizzy avec un petit sourire, se contentant de regarder et d’attendre leur réaction.
Les deux enfants, une fois arrivés sur place commencèrent par défaire les nœuds de la corde bleue qui maintenait la bâche. Une fois enlevée elle laissa apparaitre une magnifique petite voiture hippomobile quatre places, toute neuve et un harnais bleu qui irait très bien avec Cicéron.
Puis en s’approchant d’eux Léo leur dit :
- Nous avons vu le Père Noël qui nous a dit qu’il venait livrer cette voiture pour les deux enfants très sages que nous aimons tous beaucoup. Maintenant vous pourrez vous promener avec Cicéron quand vous le voudrez et faire découvrir les environs à Hanna et Peter.
Comme chaque fois que l’émotion était trop grande, Ilona resta muette et c’est Grégoire qui dit avec quelques difficultés pour exprimer toute la joie qu’ils ressentaient tous les deux :
- Merci je n’aurai jamais cru cela possible c’est trop beau, nous vous aimons très fort. En courant tous les deux se jeter au cou des adultes aussi, sinon plus, émus qu’eux.
- Et maintenant si nous allions déjeuner ? dit Lizzy et après vous pourriez faire une petite balade.
Après avoir attelé Cicéron ils partirent tranquillement au pas avec Hanna et Peter à l’arrière qui n’était pas trop assuré mais voulait dominer son appréhension, suivant bien les indications de Claude et Léo qui pour plus de sécurité avaient attelés Lothar et Apollon à l’autre voiture, Lizzy et Anne prenant place avec eux pour surveiller un peu cette première sortie des enfants. Bien sûr Orion était de la partie. Ils firent le tour du village en s’arrêtant chez leurs parents respectifs pour faire admirer leur merveilleux cadeau, se passant régulièrement les guides et quand Ilona ne les tenait pas, pour exprimer son bonheur elle jouait de la flute. Cicéron se montrait fier, heureux et particulièrement maniable, idéal pour des enfants.
Le soir de la saint Sylvestre venu, tout le monde fut convié à une veillée au coin du feu comme au bon vieux temps. Les enfants remplis de gratitude voulurent la manifester en faisant de la pâtisserie, ce qui leur prit toute l’après-midi sous l’œil et les conseils discrets de Léna. Ils sont arrivés plus tôt pour s’occuper des chevaux avec Claude et Léo et ensuite ils préparèrent la table. Marie fut certainement la plus heureuse, avec son petit Grégoire qui avait prit place sur le tapis en mettant sa tête sur les genoux de sa grand-mère, elle fut installée confortablement près de l’âtre avec son cher Octave à ses pieds, se montrant particulièrement à l’aise pour raconter toutes sortes d’histoires et de contes régionaux entrecoupés d’accents et de mots en patois provocant l’hilarité, enchainant les histoires de gentils fantômes, de Lutins, de Licornes de Leprechauns et toutes sortes d’Esprits de la Nature, pour les plus jeunes et les plus âgés qui retrouvaient avec bonheur leur âme d’enfant. Léo avait mis en musique de fond des accompagnements romantiques convenant à l’atmosphère de sérénité et de convivialité qui régnait dans la pièce. Tout en allant et venant tout le monde savourait les délicieuses pâtisseries, fruits secs, oranges et autres friandises qu’Ilona et Grégoire avaient achetés sur leur propre argent de poche. Sentant que Marie commençait à avoir la bouche sèche Lizzy lui proposa une boisson chaude.
- Tu n’aurais pas quelque chose d’un peu plus fruité pour réchauffer mes vieux os ?
- Un petit Calvados peut être ?
- Je vois que tu comprends vite, Lizzy.
Tout le monde, à part les enfants qui voulurent bien un chocolat, optèrent pour le choix de Marie, le café viendrait un peu plus tard.
Anne, Louise et Léna avaient recueilli sur leurs genoux les trois petits chiots qui commençaient à somnoler sous les caresses de leurs nouvelles accompagnatrices qui décidèrent de leur donner un nom définitif. Pour Anne, ce qui ne surprit personne, ce fut Mozart, pour Léna selon le désir d’Ilona : Magyar et pour Louise, Grégoire avait désiré Clarinette, choix que Cyrille accueilli avec plaisir.
L’effet de la boisson ajouté à la chaleur dans la cheminée eut pour résultat que Marie s’endormit comme un bébé avec un léger sourire de bien être sur les lèvres et c’est Louise qui reprit la narration des contes de sa maman soutenue par Cyrille et sa clarinette, l’instrument de musique et non sa petite chienne. Puis Léna et Stanislas racontèrent les légendes et contes hongrois accompagnés par Ilona avec sa flute devant un Grégoire les yeux grands ouverts, qui avait reprit Clarinette sur ses genoux, attentif et charmé par ces contes et la douce musique de son amie tout en grignotant quelques fruits secs dont il raffolait. Hanna et Peter sont venus entourer leur ami Grégoire pour la plus grande joie de celui-ci. A minuit après les traditionnelles embrassades et les échanges de vœux, les invités commencèrent doucement à rentrer chez eux dans une nuit claire et froide constellée de milliers d’étoiles qui emplissaient le cœur de chacun. Seuls Anne et Claude avec Elfie, Hanna et Peter restèrent, encore imprégnés de l’atmosphère paisible et chaleureuse qui les accompagna jusqu’au petit matin. Pour cette occasion et exceptionnellement Ilona et Grégoire reçurent la permission de passer la nuit dans le grand salon avec Hanna et Peter tout heureux de pouvoir profiter de la présence de leurs amis encore un peu plus longtemps.
Ainsi une autre année s’était écoulée.
Le surlendemain malgré le temps froid et la neige qui était tombée pendant la nuit, Ilona arriva tout heureuse, emmitouflée et riant, sur une luge tirée par Grégoire. Ils rejoignirent Léo et Claude, qui s’étaient occupé des chevaux auxquels ils ne manquèrent pas de souhaiter une bonne année surtout pour Althéa dont les formes s’arrondissaient de jour en jour bien qu’il restait encore un bon mois avant son premier poulinage.
- Aujourd’hui, il vaut mieux les laisser au chaud dit Léo, et….
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase quand la grande porte s’ouvrit laissant passer Lizzy, Anne avec Mozart dans ses bras et Elfie chargées de paniers remplis de viennoiseries, de pains, de fromages, de miel, de confitures et de thermos, suivies de Cléa et Orion qui quittèrent leur coin près du feu tout contents de prendre un peu l’air. Hanna et Peter se montraient si heureux de faire partie de cette famille qui comblait largement leurs aspirations et reconnaissants pour les cadeaux qu’ils reçurent : pour Hanna un matériel complet de peintre et pour Peter des livres de poésies dont notamment de WB Yeats évidemment qu’il savourait dans la Tour, son endroit préféré.
- Nous nous sommes dit qu’il serait sympathique de venir petit déjeuner ici au milieu de la chaleur des chevaux, tous ensembles, dit Elfie.
- Alors là pour une idée c’est une riche idée, lui répondit Claude qui commença par étaler quelques ballots de paille dans l’allée en guise de table et de chaises.
Mozart pas du tout intimidé fit le tour des box visitant leurs occupants, de vieux amis maintenant, avec grand intérêt en se sentant en toute sécurité par la présence de ses parents.
Lorsque tout le monde se fut installé, une minuscule lumière bleue apparu au centre du ballot de paille faisant office de table et augmenta jusqu’à la taille d’un être d’une cinquantaine de centimètres. C’était Anton qui fit son apparition :
- Bonjour les amis, je suis très heureux de vous revoir même si, pour certains, vous m’avez oublié car je pouvais vous apparaitre sous un aspect totalement différent ou à d’autres époques.
A ce moment on entendit quelques hennissements et petits jappement qui le saluèrent :
- Je vois avec plaisir que nos chers compagnons ne m’ont pas oublié. N’est-ce pas Lothar, Althéa, toi aussi Apollon, bien sûr Cicéron et vous Cléa et Orion et même toi mon cher Mozart quand tu étais cet ours gigantesque, énorme grizzly, qui terrifiait les forêts dans le Dakota.
Pour bien montrer qu’il s’en souvenait Mozart se dressa sur ses pattes arrière prenant un air effrayant, terrifiant et féroce en poussant, autant qu’il le pouvait, de petits grognements qui provoquèrent l’hilarité de tous.
Anton demanda la permission de se servir et sans attendre la réponse il piochait déjà dans tous les plats avec un grand sourire.
- Je trouve dommage dit-il d’un air détaché que dans ce vaste endroit si accueillant il n’y ait pas de chouette.
Ce petit détail fut rétabli le lendemain par l’installation sur la poutre la plus haute de Géromine qui y prit ses aises, au grand étonnement de Grégoire quand levant la tête, il l’aperçut en plein aménagement.
Lizzy en profita pour lui poser une question qui la tracassait depuis bien longtemps :
- Voilà Anton, je ne sais pas si c’est le moment mais j’aimerai savoir quel est le vrai sens de la Vie. Pourrais-tu y répondre ?
- Bien sûr, voyez-vous c’est le même processus que le rêve. Chaque nuit vous rêvez à de multiples aventures et pourtant vous ne changer pas de place vous êtes toujours dans votre lit. Que vous acceptiez ou non la situation aussi terrifiante soit-elle cela ne change rien. Si vous êtes dans le pire cauchemar vous n’en voyez aucune issue et pourtant il y en a toujours une et c’est ?
- De se réveiller répondit Ilona toute surprise d’avoir osé répondre si impulsivement.
- Bien, c’est exactement cela. Tout le sens de la Vie consiste à apprendre à se réveiller. La mort elle-même est une expérience dont il faut apprendre à se réveiller car en fait elle n’est qu’une illusion elle aussi. Tout est Ici et Maintenant.
- Avant de partir j’aimerai vous présenter ma merveilleuse épouse Telma et nos deux chers enfants, Gart et Armine, qui furent priés de se joindre à l’assemblée ce qu’ils n’hésitèrent pas une seconde, qui sont notre fierté. A bientôt amis et ne nous oubliez pas d’ici là, en disparaissant dans un grand éclat de rire.
Cette nuit là, Elfie rêva de Mr et Mme Latour chez qui elle se rendait fréquemment quand elle était petite et qui durent partir s’installer en Irlande. Au petit déjeuner le lendemain, comme elle le faisait habituellement elle raconta son rêve :
- C’était curieux, je me souviens que je me promenais avec Cléa et Orion comme souvent. A un moment ils se mirent à courir en direction de la maison de Mr et Mme Latour m’attendant tout les deux devant le portail qu’ils poussèrent et allèrent jusqu’à la porte d’entrée. Orion se mit à parler en me disant d’entrer et Cléa m’apporta la clef. Nous entrâmes jusque dans la cuisine, là j’ai ressenti un immense bonheur que nous ne pouvons ressentir qu’en rêve et Mr et Mme Latour assis face à moi, l’air heureux de me voir, me tendirent les bras. Il y avait derrière eux un grand jeune homme aux cheveux roux et yeux verts, il ne parlait pas mais me regardait en souriant.
Après le petit-déjeuner Elfie partit comme d’habitude avec Cléa et Orion pour une courte promenade.
Mr Albert Latour, était un homme de bonne taille avec une épaisse chevelure blanche et une fine moustache, sa femme plutôt petite et très distinguée avec de magnifiques yeux clairs vers qui Orion et Cléa allèrent directement et joyeusement comme si ils retrouvaient de vieux amis qu’ils connaissaient parfaitement. Ils marchaient tranquillement au milieu de la route quand Elfie les aperçu de loin, elle n’en cru pas ses yeux et une immense émotion l’envahie soudain, elle se mit à courir le plus vite possible, des larmes de bonheur coulant sur ses joues et en arrivant à leur hauteur elle se jeta dans leurs bras en sanglotant. Après un long moment, quand elle réussit à reprendre difficilement son calme, elle ne pouvait que répéter :
- Vous m’avez tellement manqué, je suis si contente de vous revoir, je vous aime tellement, ressentant du plus profond d’elle-même une paix infinie.
- Nous aussi tu ne peux pas imaginer à quel point nous t’aimons. La vie est parfois curieuse mais tu comprends certainement maintenant que seul ton chagrin pouvait t’empêcher de nous voir car nous étions souvent près de toi.
Soudain une brusque bourrasque de vent souleva un amas de feuilles qui obligeât Elfie à fermer les yeux, quand elle les rouvrit Mr Albert et sa femme avaient disparus. Elle rentra affolée aux « Hibiscus » se jeter dans les bras de Lizzy et lui raconta ce qu’il venait de lui arriver.
Lizzy surprise lui annonça que Mr Albert Latour et sa femme étaient décédés depuis … longtemps, qu’ils t’ont toujours considérée comme étant leur petite fille ....
Avec Léo, Lizzy demanda à Elfie très perturbée de les accompagner au salon où ils prirent un thé :
- Assis-toi ma chérie, je crois qu’il est temps que nous te parlions de quelque chose que nous avons sur le cœur, ton oncle et moi, depuis bien longtemps.
Bien que nous ne sachions pas tout sur ta naissance. Nous avons longtemps laissé penser à Mr et Mme Latour que leur fils Christian pouvait être ton père car il nous aurait été difficile de leurs expliquer ta filiation féerique. En y réfléchissant nous avons supposés que cela pouvait être tout à fait plausible car à l’époque ils passaient beaucoup de temps ensemble et c’était avec lui que Valérie faisait de fréquentes randonnées à cheval. Mais en fait nous avions tort évidemment. Elle était particulièrement passionnée par les Esprits de la Nature, l’époque Arthurienne, la vraie spiritualité et tout ce qui est mystérieux. Alors quand elle revint du mont Ben Bulben et qu’elle nous demanda, à Léo et à moi, de bien nous occuper de toi selon le désir du Roi Oberon, je m’en souviens encore, quand elle nous annonça la nouvelle, nous avons bien sûr été heureux de t’accueillir mais complètement désemparés par la situation. Quand à Christian il était, partit en Irlande faire des études de littérature au Trinity Collège à Dublin. C’est après cela qu’avec Mr et Mme Latour nous nous sommes rencontrés et ils nous demandèrent la permission de t’inviter pour mieux te connaitre. Ils t’adoraient. Puis ils sont partis en Irlande, eux aussi, pour être plus près de leur fils et attrapèrent la grippe qui les a emportés tous les deux en même temps.
- Je les aimais tant, dit-elle les yeux embués, je comprends et en fait j’ai toujours soupçonné quelque chose comme ça intuitivement. Mais je ne comprends pas comment j’ai pu les rencontrer tout à l’heure puisqu’ils sont morts depuis bien plus longtemps. Tout cela me laisse perplexe, j’ai besoin de réfléchir j’emmène Orion et Cléa, mes deux chers complices, en promenade.
Léo vint prendre la main d’Elfie fermement dans la sienne et déposa un baiser sur sa joue trempée de larmes, il lui révéla que quelques semaines avant leur décès Mr et Mme Latour les invitèrent à venir les rejoindre en Irlande et proposèrent de leur céder leur maison pour une somme très symbolique que nous ne pouvions pas refuser, car leur fils ne désirait pas revenir en France. Disant que si nous étions d’accord ils souhaiteraient qu’elle te revienne pour tout le bonheur dont tu as rempli cette demeure et la joie que tu leur as apportée. Nous voulions t’en faire la surprise en ne te le révélant, comme convenu avec Mr et Mme Latour, que quand tu aurais réussi ton examen dit Léo pour tout ce que tu nous apportes chaque jour avec tant de gentillesse ajouta Lizzy. Laissant Elfie sans voix avant que Léo rejoigne les chevaux pour retrouver ses esprits lui aussi.
La petite propriété des Latour était comme beaucoup dans la région, parfaitement dissimulée derrière des haies touffues et très haute. Elfie petite y venait souvent rendre visite à Mme Hélène Latour qui l’invitait le plus souvent possible à venir quand Lizzy en avait le temps sinon c’était Mr Albert qui venait la chercher avec son poney, Mathurin, attelé à une petite voiture deux places, et la raccompagnait.
Comme Elfie aimait la lecture la grande bibliothèque était devenue son royaume et c’est là qu’ils lui racontaient des histoires, des contes sur les Esprits de la Nature de différents pays et jouaient avec elle.
Un matin Géromine vint frapper vigoureusement à la fenêtre de la cuisine, pendant que tout le monde prenait son petit déjeuner, comme prise d’une agitation inhabituelle, quand le téléphone sonna. Léo alla répondre sans empressement disant que ayant vu l’attitude de Géromine à la fenêtre il se doutait de recevoir une mauvaise nouvelle. Effectivement quand il revint la mine défaite, il se précipita sur Hanna et Peter les serrant très fort contre lui annonçant avec beaucoup de peine :
- C’était Jenny qui a appelé, Hilda et Kennett ont eu un accident en revenant de chez leur oncle Gunnar. Le van c’est retourné dans un virage, Hilda est morte sur le coup et Kennett est resté dans le coma plusieurs jours, à son réveil il a demandé que Jenny nous prévienne. Elle nous tiendra au courant pour la suite. Maintenant elle a démissionnée de son poste à l’hôpital et c’est elle qui va s’occuper du haras en attendant que Kennett se remette. Je pars tout de suite le rejoindre, Lizzy je pense que tu veux m’accompagner et vous les enfants que désirez-vous ?
- Si cela est possible nous préférerions rester ici répondit Peter, nous savons qu’oncle Kennett comprendra, embrassez le pour nous, nous pensons bien à lui. Pour tante Hilda maintenant…. Puis Léo partit prévenir Claude pour lui demander de le remplacer pendant leur absence et se mirent immédiatement en route.
Pendant ce temps Hanna et Peter se rendirent au « Jardin des Méditations » où ils eurent une longue conversation avec Lady Augusta qui semblait les attendre et s’adressa à eux comme si elle les avait toujours connus.
- Bonjour mes enfants, pour avoir perdu mon fils à la guerre je peux comprendre parfaitement ce que vous ressentez et je voudrais vous dire que aussi pénible que cela paraisse, que la véritable réalité n’est pas cette apparente illusion et que très bientôt vous allez en avoir la preuve. Mais en attendant si vous le permettez je vais méditer avec vous dans le silence. Les enfants ne répondirent pas tout de suite leur gorge étant trop nouée pour cela. Au bout d’un certain temps quand ils ouvrirent les yeux, apaisés, Lady Augusta était partie laissant sur le banc le magnifique livre de Richard Bach
« Jonathan Livingston le Goéland ».
Pour manifester leur solidarité avec Hanna et Peter, Elfie accompagnée par Ilona et Grégoire vinrent vers eux et les serrèrent sur leur cœur sans un mot. Ensuite répondant à un appel silencieux Lothar, Apollon, Cicéron, Orion et Cléa apparurent pour accomplir un spectacle plein de grâce pour prouver leur attachement à Hanna et Peter, Althéa ne pouvait pas y participer vu son état mais tint à être présente. Sur une souche un peu à l’écart Anton avec Telma, Armine et Gart prirent place. Quand tout le monde fut en place, le spectacle put commencer sous les regards émerveillés de centaines de petits yeux lumineux comme des étoiles positionnés aux alentours et dans les arbres. C’est Elfie comme leur grande sœur qui donna le signal avec son violon d’où sortirent des notes célestes et continuées par les flutes d’Ilona, d’Anton, Telma, Armine et Gart et Grégoire entonna de sa voix la plus sublime un chant puissamment émouvant accompagné par tout un orchestre invisible venant du fond de l’Univers pendant que Lothar, Apollon, Cicéron, Orion et Cléa réalisèrent une magnifique chorégraphie comme ils savaient si bien le faire. Hanna et Peter furent émus jusqu’aux tréfonds de leur âme, commençant à ressentir dans tout leur corps une vibration d’énergie comme si un volcan s’exprimait à travers eux, libérant sa force explosive, qui les poussa à courir jusqu’à ce que leurs pieds ne touchent plus terre puis à exécuter les plus folles figures que seuls des danseurs étoiles ou des patineurs artistiques peuvent réaliser, que même Mikhaïl Baryschnikov, Vaslav Nijinsky, Anna Pavlova ou Margot Fonteyn certainement parmi les plus grands danseurs ayant existés, leurs auraient enviées. Lorsque la musique cessa les chevaux vinrent devant Hanna et Peter et entonnèrent leur plus bel hennissement. Orion et Cléa aboyèrent avec une émouvante douceur dans leurs yeux exprimant parfaitement l’Amour de toute l’assemblée réunie dans cette clairière baignée de Lumière, de Paix et d’harmonie.
En arrivant à l’hôpital trois heures plus tard, Lizzy et Léo trouvèrent Kennett étonnement serein et paisible.
- Que je suis heureux de vous voir, car je sais que vous pouvez me comprendre. Peut être êtes-vous étonnés de me trouver si calme, et ce n’est pas en raison des médicaments que l’on m’a administrés pour diminuer la douleur de mes blessures. Je suis impatient de partager avec vous l’expérience assez extraordinaire qui m’a transformé. Pendant que nous étions dans le coma, Hilda et moi, nous avions le choix de rester dans ce lieu idyllique où nous nous sommes retrouvés ou revenir dans notre existence disons terrestre. Hilda ayant retrouvé Jan et notre famille a décidé de rester mais comme j’avais Jenny qui m’attendait et qu’au haras on avait besoin encore de moi j’ai décidé de revenir, Jan est venu me donner des conseils pour les chevaux et le centre équestre et ensuite un Être lumineux est venu me transmettre un message que je porterai toujours en moi de façon inconsciente et donc par conséquent je ne m’en souviendrai pas consciemment, le diffusant à ceux qui en ont besoin sans savoir à qui et ils ne sauront pas non plus qui le leur délivrera. Après cela Hilda vint me faire ses adieux disant combien elle était heureuse et qu’elle se sentait tellement soulagée que les enfants soient avec vous et qu’elle viendrait les voir à la Tour. Je suis heureux qu’ils ne soient pas venus car après les épreuves passées cela aurait été trop pénible pour eux ?
Lizzy et Léo purent rentrer le cœur plus léger qu’à l’aller trouvant amusant que ce soit Kennett qui les ait rassurés et satisfaits, que dans quelques jours il serait de retour chez lui.
Hanna et Peter passèrent tout l’après-midi dans la Tour pour lire le livre que leur avait donné Lady Augusta qui les enchanta et les aida à retrouver un peu plus de sérénité.
Huit jours plus tard toujours avec Cléa et Orion Elfie alla visiter SA maison en ce début d’après midi ensoleillé, froid et sec avec Léo et Lizzy accompagnés de Claude et Anne et les quatre enfants évidemment. Elfie ouvrit le portail en bois, la vue donnait sur un grand jardin bordé d’arbres et d’hibiscus, qui une fois bien entretenu serait fort agréable. Léo et Claude n’en revenaient pas du calme de cette propriété, bien qu’ils la connaissaient depuis toujours, qui donnait une telle impression de tranquillité. En pénétrant dans la maison, à la toiture en ardoises de bonne apparence, en pierres du pays aux larges murs, ce qui frappa tout le monde ce fut l’odeur de rose qui les saisit dans chaque pièce et un sentiment de paix que rien ne pourrait altérer, ce qui fit dire à Anne que cette maison était en odeur de sainteté. L’état était parfait, sain, aucuns gros travaux ne paraissaient nécessaires. C’était comme si elle avait encore été habitée le jour même, tout équipé de meubles ouvragés, cirés et dépoussiérés. Dans la cuisine régnait une vénérable cuisinière au charbon et à l’autre extrémité une profonde cheminée qui avait été nettoyée. Léo et Claude remontant de la cave déclarèrent que la maison serait bien chauffée parce qu’il y avait un chauffage central au bois bien entretenu et qu’en plus le salon de bonne dimension, la bibliothèque et chaque chambre comportaient également de belles cheminées, les plafonds n’étant pas très hauts il serait facile d’y garder une chaleur constante même en cas de grand froid car la vaste réserve de bois était remplie et que le petit bois au fond de la propriété après le jardin en fournirait suffisamment. Les enfants en arrivant après avoir visité les abords dirent que c’était parfait puisqu’il y avait une écurie avec du foin, de la paille et de l’avoine, comme cela quand ils viendraient avec Cicéron il y aurait tout sur place et même une petite pâture. Pendant que les visiteurs s’extasiaient sur l’étonnant confort et l’état étrangement si parfait de la maison, Elfie ne put s’empêcher de verser quelques larmes de nostalgie en se remémorant les bons moments qu’elle avait passés dans cet endroit chargé de tant de bons souvenirs et aussi de tristesses.



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