Le TOTEM d'IRLANDE 12

Sean : « Cela me rappelle, quand nous étions enfants avec Manus, Morrigan, des amis proches et nos parents, nous faisions de tels voyages. Mais en grandissant nous sommes tellement pris dans les occupations et soucis de la vie quotidienne que nous oublions certains événements qui étaient pourtant particulièrement agréables et pleins d’enseignements. Je regrette maintenant de n’avoir pas plus persévéré dans cette voie mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. »

Manus songeur : « Tu as raison, je me demande aussi pourquoi nous avons espacés ces voyages, c’était pourtant formidable. Comme tu le dit, il n’est jamais trop tard. »

Morrigan : « Ce serait merveilleux si nous pouvions tous ensemble faire un de ces voyages. Un jour, ou plutôt une nuit, qui sait ? »

Agate : « La plupart des enfants font ce genre d’expériences et l’oublient bien souvent quand ils rentrent dans le « monde des grands » pour se concentrer sur d’autres sujets comme leurs études et ils s’en éloignent petit à petit finissant par l’oublier jusqu’à le renier. C’est dommage car ils se privent ainsi d’une importante partie d’eux-mêmes dont ils pourraient faire grand profit. Avec Michael nous le faisons souvent encore. »

Michael : « Et l’on peut en retirer de grands avantages pour notre aventure spirituelle à chaque instant. Sans compter tous les enseignements que j’en retire pour mon travail. »

Milgrine : « Oui, ce que nous appelons les rêves et toutes les expériences que nous faisons dans l’imagination sont bien plus importantes que la majorité des gens ne le pensent. Hadmuc m’a emmenée dans plusieurs de ces voyages extraordinaires, j’en ai rapporté beaucoup de nouvelles connaissances qui m’ont servies ensuite pour écrire mes nouvelles et romans. Cela nous donne pleins de renseignements sur l’Univers mais aussi sur nous-mêmes. »

Jack : « Pour peindre, cette façon de vivre est irremplaçable car ce que j’y trouve est bien plus significatif que ce que nous appelons la réalité qui est bien loin de pouvoir refléter la beauté de ces mondes intérieurs. Sans compter les rencontres surprenantes que nous y faisons. »

Moumousse : « Sans cela je n’aurai jamais rencontré Fidelma. Elle m’a promis que nous nous retrouverons bientôt car elle a encore beaucoup de choses à m’apprendre. Et toi Wendy ? »

Wendy : « Avec Minnaloushe nous avons eu des expériences de vols dans les airs mais là ça été beaucoup plus formidable, beaucoup plus fort dans les sensations, c’est indescriptible. » Et ajoutant avec humour : « Mais là je me sentais encore mieux parce que vous étiez avec moi tous les deux pour me protéger. »

Moumousse très sérieusement : « Oui, je te comprends. »

Manus : « Quand nous nous laissons entrainer par nos impulsions comme la colère ou la jalousie, nous ne nous rendons pas compte de toutes les conséquences que cela peut avoir sur nous mais aussi sur tout notre environnement. Comme dans cette grotte où tout répondait à vos pensées et désirs. Toutes nos pensées et nos sentiments créent et influent sur l’Univers dans la moindre de ses particules car comme tout est parfaitement intriqué chacune d’entre elles reflète toutes les autres. »

Wendy : « Très tôt ce matin je me suis réveillée terriblement excitée à la pensée de vivre ici avec vous tous cette merveilleuse journée, voulant savourer entièrement chacun de ces instants. Alors je me suis levée et j’ai été rejoindre Ogme qui semblait m’attendre et me demanda immédiatement si j’avais fait un bon voyage cette nuit. Après lui avoir raconté notre expédition nocturne je lui ai proposé s’il voulait bien faire une promenade. Ce qu’il accepta gentiment, il me dit de lui passer la bride qu’il me désigna pour mieux me tenir et il se plaça prés d’une souche pour me permettre de le monter plus facilement. Nous sommes partis tous deux vers la plage où accompagnés par le bruit lancinant des vagues étincelantes, nous avons assisté au magnifique spectacle du lever de notre frère le soleil. Après un petit galop dans le sable nous avons rejoins le Ben Bulben où différentes sortes d’oiseaux nous saluèrent en nous offrant leurs plus beaux chants. L’air sentait merveilleusement bon, de ce mélange d’humus et de senteurs marines. En revenant vers son abri ou Minnaloushe nous avait attendu confortablement installé sur une botte de foin, Ogme me confia combien il a apprécié cette petite promenade car même s’il a tout ce qu’il lui faut et que tout le monde s’occupe bien de lui avec gentillesse et que sa connexion avec le Grand Tout est constante il serait, certaines fois, heureux d’avoir de la compagnie pour partager ses réflexions et son abri spacieux. Nous sommes restés là encore un bon moment avec sa tête sur mon épaule, ensuite je lui ai remis un peu de foin et quelques carottes, qu’il apprécia. »

Jack : « Tu as de la chance, cela devait être bien agréable ! »

Wendy : « Oh oui surtout qu’en Australie je n’ai jamais eu l’occasion de faire une chose pareille, c’est vraiment des moments inoubliables. J’aime tellement Ogme, chaque instant passé avec lui est un pur bonheur. »

Moumousse : « C’était comment ta vie en Australie ? »

Wendy : « Pas toujours très drôle. Comme vous le savez nous habitons sur l’ile aux hérons baptisée comme cela par erreur car en fait il n’y a guère de hérons se sont plutôt des aigrettes. C’est vraiment paradisiaque, nous voyons souvent des baleines et des dauphins près de la grande barrière de corail, chaque années des milliers de tortues viennent y pondre, c’est un moment très émouvant. Mais je dois aussi aller à l’école, pour cela je suis toute la semaine dans un pensionnat à Brisbane dans l’état du Queensland. Mes parents travaillent sans cesse et je ne les vois pas souvent, heureusement que Minnaloushe par sa présence sait me tranquilliser. Même si l’Australie est un merveilleux pays ici je me sens plus en harmonie, l’Irlande c’est mythique avec ses légendes, ses paysages verdoyants, ses habitants tellement chaleureux et son atmosphère magique. Tout ici fait raisonner quelque chose d’indéfinissable en moi, comme si mes parents m’avaient insufflé l’âme de ce merveilleux pays dans chacune de mes cellules. Je m’y sens vraiment heureuse et libre. Maintenant je connais ma famille à laquelle s’y est ajouté ceux que je considère comme étant mes deux frères »

A ces mots Jack et Moumousse sont venus tous les deux embrasser Wendy, touchés par cette déclaration.

Agate : « Je vous rappelle que ce soir nous devons nous produire au Foley’s Pub à Sligo. Nous pourrions en profiter pour faire visiter, un peu plus, la ville à nos jeunes voyageurs de la nuit. »

Les trois enfants manifestèrent joyeusement leur approbation par de larges sourires de satisfaction.

Michael : « Oui c’est une excellente idée. Nous partirons de bonne heure ainsi nous aurons plus de temps pour visiter et flâner avant le concert. »

Morrigan : « Et comme une nouvelle ne vient jamais seule, Susan vient de m’appeler pour nous avertir qu’ils ont pu régler toutes les formalités et qu’ils vont venir s’installer en fin de semaine prochaine. »

Les enfants ne manifestèrent pas un grand enthousiasme immédiat.

Moumousse en s’adressant à Milgrine : « Mais alors nous devrons partir ? »

Milgrine : « Pas vraiment puisque vous habiterez juste à côté et que vous pourrez venir quand vous le voudrez. »

Moumousse et jack : « C’est un peu dommage. »

Sean ; « Ne vous inquiétez pas. Nous continuerons notre Quête ensemble comme avant. N’oubliez pas que rien ne peut séparer les Chevaliers de l’Imagination. »