JOËL GOLDSMITH
« Entre deux Mondes »3
Moi Et Mon Père Sommes Un
Nos enregistrements du dimanche matin ont toujours pour sujet « Entre Deux Mondes, » le monde du sens matériel et le monde de la conscience spirituelle. Je vous rappelle qu'il y a deux mondes, bien que l'un d'entre eux disparaisse à mesure que vous prenez conscience de l'autre. Quand vous mourez chaque jour à « l'homme dont le souffle est dans ses narines, » vous naissez à nouveau en Fils de Dieu. Mais ici vous devez vous souvenir ; et j'insiste : vous devez vous souvenir souvent et vous devez vous souvenir consciemment qu'il n'y a pas véritablement deux mondes. Il n'y en a qu'un : le monde de la conscience ou de l'esprit, mais il existe un sens faux de ce monde que vous entretenez et ce sens faux constitue l'autre monde — le monde du sens matériel.
Ce matin, j'ai cité un article du Dr. Loren Eiseley intitulé « L'Homme Incomplet, » paru dans le Harper Magazine de mars 1964 et dans lequel il parle d'une révélation dont il a fait l'expérience sur la nature du corps, qui correspond à ce que nous enseignons depuis plus de trente ans. Dans cet article, le Dr. Eiseley dit que tout mal repose sur la croyance que nous sommes un homme. En d'autres mots, nous ne sommes pas un homme ; et même l'Ecriture dit : «Ne savez-vous pas que vous êtes des Dieux (Jean 10:34) ... même votre corps est le temple de Dieu. » (1 Corinthiens 3:16) Nous sommes vraiment spirituel, rejeton de l'esprit ; et ce qui constitue notre sens matériel du monde, c'est cette croyance que nous sommes un homme.
Vous voudrez bien vous souvenir de notre exercice dans lequel vous vous tenez doucement en retrait de vous-même avec le mot Je ; et vous regardez en bas vers vos pieds et réalisez : « Ces pieds ne sont pas moi, ils sont à moi. » Vous montez alors aux genoux, aux hanches, à la taille, à la poitrine, aux épaules, au cou, à la tête, au dernier cheveu du sommet de votre crâne, en déclarant chaque fois : « Ceci n'est pas moi, c'est à moi. » Alors, après avoir parcouru ce corps mentalement vers le haut et vers le bas, à la fin de l'exercice vous réalisez : «Je ne suis pas dans ce corps, mais il y a un Je distinct et séparé du corps qui est le propriétaire de ce corps — et c'est pour cette raison que le corps en lui-même et de lui-même n'est rien. Je suis la loi sur lui. » Cet anthropologue célèbre dans le monde entier a regardé son corps et déclaré : « Quatre-vingt-dix pour cent de ce corps est de l'eau, du sel et quelques minéraux et rien de cela ne possède d'intelligence. » En d'autres termes, il a été conduit à la même révélation que celle de La Voie Infinie : « Ce n'est pas moi. C'est une poignée d'eau, de sel et de minéraux. » Je n'ai aucune idée de combien il a approfondi sa découverte, mais notre travail continue ; j'ai déclaré : « Puisque toi (le corps), tu es de la chair et de l'os, ou bien de l'eau et du sel, tu n'as pas le pouvoir de causer une maladie ou d'en entretenir une. » Ne percevez-vous pas que s'il n'existait pas de fausses croyances, le corps serait sans âge au même titre que Je suis ? Quand vous pouvez voir le corps sous cet éclairage, soit comme « chair, sang et os, sans intelligence » soit comme « eau, sel et des minéraux pour une valeur de quelques centimes, sans intelligence, » vous n'êtes plus dans le sens matériel, parce que vous ne jugez pas en fonction de ce que vous voyez, entendez, goûtez, touchez ou sentez.
Cette prise de conscience ne peut venir à vous que par la réalisation spirituelle, jamais par le sens matériel. Dès lors, c'est uniquement dans cette mesure que vous vivez dans le monde supérieur. Il y a des moments où vous avez tendance à vous « cogner le genou, » mais si vous pouvez rapidement bondir dans Je, la douleur ou la meurtrissure disparaîtront instantanément parce que le corps en lui-même et de lui-même ne peut pas être blessé, meurtri ou détruit. Si vous semez pour la chair, pour la croyance que l'intelligence est dans la chair, vous subirez la meurtrissure, la brûlure, la blessure. Par contre, si vous pouvez bondir rapidement dans Je, le corps réagit, parce que Je est invisible et le corps n'est que la forme. Quand vous bondissez dans le Je, vous moissonnez alors spirituellement à cause de cela. Si vous croyez qu'il y a une vie et une intelligence dans ce corps, dans cette eau, ce sel et ces minéraux, vous moissonnerez ce que vous avez semé, à savoir la croyance dans le sens matériel.
Il y a quelques mois, je vous ai dit que les enfants de cette génération ou de la génération suivante naîtront dans la conscience spirituelle. Ce que nous avons transmis dans La Voie Infinie arrive également par l'intermédiaire d'un célèbre anthropologue et aussi par celle du Dr. Von Braun qui déclare que la substance de la matière est le mental. Il y a des années que Madame Eddy l'a constaté : que tout est mental et sa manifestation ; de même, chaque enseignement de la Pensée Nouvelle est basé sur cette assertion. Pour autant que le monde humain soit impliqué, le monde des cinq sens physiques, ceci est vrai — le mental est la substance de la matière. Il s'agit cependant toujours du monde des cinq sens physiques, parce que c'est seulement quand vous allez au-delà du mental que vous êtes dans le monde réel. Tant que vous êtes dans le royaume du mental, rappelez-vous que vous pouvez avoir un bon corps ou un mauvais corps, un corps en bonne santé ou un corps malade. Puisque mental et matière ne font qu'un et que vous pouvez avoir de bonnes ou de mauvaises pensées, des pensées matérielles ou spirituelles, des pensées justes ou ignorantes, ne pouvez-vous voir qu'il est uniquement question de « semer et récolter ? »
Il ne vous est pas possible de produire la perfection à moins que vous ne vous éleviez au-dessus du mental du bien et du mal afin d'accéder au royaume de la conscience où vous découvrez l'unicité. Pourquoi ? Parce que l'esprit est la conscience invisible et qu'il n'a pas de qualités. Il est juste spiritualité. Il est simplement. H2O n'est ni bon ni mauvais ; c'est simplement. L'électricité négative et positive n'est ni bonne ni mauvaise ; elle est simplement. C'est uniquement en y pensant qu'on peut rendre cela bon ou mauvais. C'est l'ignorance humaine sous forme de superstition religieuse qui rend la relation maritale bonne ou mauvaise ; bonne si quelqu'un fait un baragouin à un couple, mauvaise si quelqu'un ne le fait pas. Le baragouin, l'anneau nuptial et le certificat de mariage ne rendent pas le mariage bon ; et leur absence ne rend pas le mariage mauvais. En vérité, le mariage n'est ni bon ni mauvais. Quand il est accompagné par l'amour, il constitue une relation spirituelle ; et quand il n'y a pas d'amour, c'est véritablement une relation illusoire. En d'autres mots, le baragouin rend simplement le mariage légal, pas heureux. Aussi longtemps que vous vous trouvez dans le royaume où l'on voit le bien et le mal, vous oubliez la voix de Dieu qui dit à Adam : « Qui t'a dit que tu étais nu ? (Genèse 3:11) Qui a dit qu'il y avait quelque chose de mauvais ? » Le monde du sens matériel, avec son bien et son mal, doit être écarté. Mais rappelez-vous de ceci : aucune quantité d'étude ne va le mettre de côté et aucune quantité d'instruction ne le fera disparaître. La seule chose qui y mettra fin est la réalisation. Quand vous prenez une vérité dans votre conscience, que vous demeurez avec elle et que vous la laissez demeurer en vous jusqu'à un moment de réalisation, à l'aide de chaque réalisation semblable vous avez éliminé une certaine quantité de mortalité. Vous ne l'avez pas éliminée à l'aide du baragouin de la parole ou de la pensée ou bien des titres ou diplômes du collège, mais uniquement en fonction de la réalisation.
Dans votre méditation, fermez les yeux et prenez le mot Je ; et réalisez alors la nature invisible de votre Identité, du Je que je suis. Réalisez que votre corps est visible, mais Je suis non visible. Et alors, rappelez-vous ces passages de l'Ecriture : «Je suis avec vous toujours (Matthieu 28:20) ... Je ne vous abandonnerai ni ne vous délaisserai jamais (Hébreux 13:5) ... Je suis le pain, la viande, le vin et l'eau ... Je suis venu pour que vous puissiez avoir la vie ; et que vous puissiez l'avoir de manière plus abondante (Jean 10:10) ... Je suis la vie éternelle ... Plus près que le souffle, plus proche que les mains et les pieds, Je suis — l'infini, le Maître, le Père au-dedans. » Alors vous portez le regard sur votre corps, vos affaires, votre mariage ou votre foyer et vous déclarez : « De toi-même, tu n'es rien. Ce Je que je suis — c'est la loi, la substance, le ciment et la nourriture qui alimentent le corps, les affaires, le mariage ou les relations humaines. »
Tôt ou tard des tentations viendront, comme elles sont venues au Maître : sous la forme d'un manque. Soudain le mental commence à penser à des dollars, comme le mental de Jésus s'est orienté vers la pensée de pain ; mais il a rapidement reconnu la nature du sens matériel qui dit que le pouvoir est « dehors » dans le pain. Quelle fut sa réponse ? « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4:4) Vous devez, vous aussi, bondir dans ce royaume supérieur et dire : « L'homme ne vit pas que d'argent. L'homme vit de chaque parole de Dieu, de chaque impulsion spirituelle que Je reçois dans la conscience. » Cela apparaît certainement à l'extérieur sous la forme d'argent, de muscles ou de fonctionnement du corps. La réalisation de Je apporte manifestement des fruits sur ce que nous appelons le plan matériel, mais il ne s'agit pas du plan matériel. Même le corps ou l'argent doivent être un instrument de Dieu. Le corps ou l'argent, séparés et en dehors de la conscience seraient exactement ce qu'a dit le Dr. Eiseley : « Une masse d'eau, de sel et de minéraux » ou un morceau de papier dans le portefeuille. Ce qui donne sa valeur à l'argent, c'est la valeur spirituelle de la confiance, de la foi, de l'accord. Un billet à ordre n'est pas meilleur que le caractère de l'individu qui l'a rédigé. C'est pour cette raison que c'est un non-sens de considérer un billet à ordre comme s'il avait de la valeur. Si vous acceptez de penser à l'argent, à la propriété, aux actifs incorporels ou au commerce comme à la manifestation extérieure de la conscience, alors ces choses auront la qualité et la quantité de la conscience, c'est à dire l'infini. Si vous les voyez comme quelque chose de séparé et en dehors de la conscience, elles deviennent sans valeur.
Quand une pensée arrive dans votre mental, entraînez-vous à l'évaluer sous l'éclairage des deux mondes : « S'agit-il d'une pensée matérielle ? Suis en train de donner du pouvoir à quelque chose ou à quelqu'un d'extérieur au Je que je suis ? Si je place ma confiance dans des pouvoirs bons ou mauvais ou dans la peur, si je confère un pouvoir extérieur aux germes, aux infections ou au calendrier, si j'attribue du pouvoir à ce qui est extérieur, je suis occupé à vivre dans le monde du sens matériel, des valeurs matérielles. » Mais quand de telles pensées vous viennent réinterprétez-les : « Non ! Je ne vis pas de pain ou de propriétés, mais de la volonté de Dieu. Je ne meurs pas par le pouvoir des accidents, des germes ou de l'hérédité ; je meurs dans la mesure où je tire du pouvoir de ce royaume extérieur. Je meurs à mon état humain, mais c'est dans la même mesure que je nais à nouveau à ma Filiation spirituelle. » Dès que vous pouvez ramener le pouvoir dans le Je que je suis, la peur de ce monde extérieur disparaît.
Quand on dit que vous devez vaincre la mort, ce n'est pas ce que cela signifie littéralement. Cela veut dire que vous devez vaincre la peur de ce que le monde appelle la mort — disparaître de ce plan d'expérience. Ce trépas fait partie du fonctionnement normal de chaque individu qui a jamais existé sur la terre, alors comme c'est fou d'avoir peur de l'expérience alors que chacun avant nous a dû la subir ! Surmontez la peur de la mort en réalisant : «Je n'ai pas une vie qui me soit propre, parce que tout ce que je suis est Dieu qui s'exprime en tant que mon être individuel ; et je laisse à Dieu le soin de se perpétuer. »
A en juger d'après les apparences, un arbre se perpétue quand il laisse tomber une semence et que celle-ci prend racine dans le sol pour devenir alors un arbre à nouveau. Selon la conception humaine, nous nous perpétuons par l'intermédiaire de nos enfants ; mais il s'agit véritablement d'une illusion. Dieu se perpétue en tant que vos enfants ou en tant que vos petits-enfants. De la même manière que la vie est vécue sur une échelle universelle, la vie se vit en tant qu'être individuel. Alors, en vérité, la semence de l'arbre qui tombe dans la terre est réellement Dieu qui se perpétue. Il n'existe aucun moyen humain de vaincre ce que le monde appelle la délinquance juvénile ou la délinquance de cette génération ; et les tentatives psychologiques ne feront qu'empirer les choses. Il y a une manière spirituelle d'avoir raison de cette situation et la voici : au lieu de considérer votre enfant comme « mon enfant, » si vous pouvez réellement voir Dieu qui se perpétue en tant qu'expérience individuelle, cela changera complètement la donne. Je suis certain que c'est ce que voulait dire le Dr. Eiseley quand il déclarait que tout mal est basé sur la croyance que nous sommes un homme. Une fois que vous saisirez que Dieu s'est incarné sur la terre en tant qu'être individuel, vous n'aurez plus « l'homme dont le souffle est dans ses narines. » Vous aurez des enfants de Dieu.
Voici comment faire de ceci une expérience pratique : avant toute chose, connaissez la lettre de vérité qui est incorporée dans ce message. Alors, pendant votre plus longue période de méditation quotidienne, quand vous êtes particulièrement affranchi des influences extérieures, fermez les yeux et révisez plusieurs de ces principes dans votre mental — surtout avec le mot Je. Réalisez : dans cet invisible Je que je suis sont incarnés ma vie et tout ce qui est nécessaire relativement à cette vie. Je ne dois aller nulle part pour cela, parce que c'est déjà incorporé dans le Je que je suis. » Révisez plusieurs des principes qui peuvent vous venir à l'esprit, mais celui-ci joue un rôle prépondérant : installez-vous dans une attitude d'écoute : « Parle Seigneur ; ton serviteur écoute. » (1 Samuel 3:9) Permettez à l'oreille intérieure de s'ouvrir, parce que maintenant vous allez entendre avec les oreilles invisibles et vous allez entendre la parole inaudible de Dieu. Permettez simplement à cette paix d'être sur vous jusqu'à ce que vous sentiez que la période est terminée — deux minutes, trois minutes, cinq minutes — et alors levez-vous et allez à vos affaires. Vous n'avez pas demandé quelque chose et vous n'avez pas décrété quelque chose. Tout ce que vous avez fait, c'est d'unifier votre Identité avec votre source. Vous avez créé un espace pour que l'esprit de Dieu s'éveille dans votre conscience. Alors il fera son travail en vous, pour vous, à travers vous et devant vous. Il le fera toujours. Si n'importe quel souhait ou désir humains pénètrent dans la méditation, même le désir de bien, vous en avez perdu tout le profit parce que vous vous êtes séparé de la conviction que Dieu seulement accomplit en vous, à travers vous et pour vous ce que Dieu décrète.
C'est une forme élevée de prière de réaliser : « il accomplit ce qu'il me donne à faire, » (Job 23:14) parce qu'il n'existera plus la moindre adhésion à la croyance que Dieu va faire prospérer votre volonté, même quand vous pensez que c'est une bonne volonté. Souvent des parents m'écrivent : « N'est-ce pas une bonne chose que mes enfants aillent au collège ? »* Voilà quelle est ma réponse :
« Oui, si vous pensez que la sagesse de Dieu n'est pas suffisante pour gouverner vos enfants. » Jusqu'à présent, nous n'avons jamais eu la preuve que les enfants qui vont au collège sont les seuls à être heureux et candidats au succès. Non ! Une éducation prodiguée par un collège n'a pas semblé être un facteur nécessaire dans les vies de Thomas Edison, Henry Ford et les frères Wright. Dans ces conditions, pourquoi planifier ce que la destinée de Dieu devrait être pour n'importe quel individu ? Il est vrai qu'actuellement des règles strictes imposent qu'un titre de collège soit nécessaire pour le ministre d'une église, mais Dieu n'a pas de règles en ce qui concerne ceux qui sont dans son ministère. Dès lors, pourquoi penser que vous devez dire à Dieu ce qu'il doit faire pour vos enfants ? L'expérience démontre que les étudiants sont prêts à abandonner toutes les formes de prières orientées, excepté quand elles se rapportent à leurs enfants. Ils sont les enfants de Dieu et qu'il y ait collège ou mariage ou bien pas de collège ou de mariage fait partie de leurs destinées ; et c'est ainsi qu'il en sera.
Êtes-vous le gardien de votre frère ? Non, sinon dans la mesure où vous êtes le gardien de la vérité au sujet de votre frère et de votre prochain. Sur le plan humain, chacun doit travailler pour son salut, mais spirituellement vous ne devez maintenir personne enchaîné à son état humain. Vous devez maintenir que la conscience de chacun est la conscience-Dieu s'exprimant individuellement. Dans le travail de guérison, ceci est très important, parce qu'il existe toujours une tentation de croire que le patient ou la famille du patient interférent avec son progrès spirituel. Ceci n'est pas vrai. A nouveau, c'est juger à partir des cinq sens physiques à l'aide desquels vous avez « fabriqué un être humain, » vous avez « créé un être humain. » Non, vous ne l'avez pas fait ! Vous avez accepté le sens erroné du témoignage des sens, car il s'agit d'une relation universelle que « Moi et mon Père sommes un » et cet un est Dieu.