Hibiscus l'Enchanteur
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 Chapitre 1

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Mili
Admin
Mili


Date d'inscription : 18/11/2011

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MessageSujet: Chapitre 1   Chapitre 1 EmptySam 16 Déc - 11:24

« Ce que nous considérons comme vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous considérons être vrai. Ce que nous considérons comme vrai est notre réalité. »
David Bohm


« Que d’autres plumes décrivent le crime et la misère »
Jane Austen


Chapitre 1

Sous un généreux soleil d’été, dans l’air embaumé par les senteurs des foins fraichement fauchés, tout le charme et la douceur de vivre se font ressentir dans les prés et vallons de ce bocage normand où de hautes haies de persistants et d’épineux de différentes essences dissimulent parfaitement la propriété « Les Hibiscus » à la vue des rares promeneurs.
Une vaste grange bien aménagée abrite quelques box spacieux et ouverts, afin que les chevaux puissent entrer et sortir par tous les temps librement et accéder à de vastes herbages leur permettant de bons moments de détente. Au-dessus, les greniers remplis de foin dégagent une odeur suave. Sur le côté une grande remise contient la graineterie et la sellerie. C’est une petite propriété dans laquelle les quelques chevaux, qui y logent, sont considérés comme des invités et amis, en aucun cas pour en faire commerce.
Près de la rivière qui serpente silencieuse au travers du petit bois, Léo y a érigé, avec son inséparable ami, Claude, une Tour à laquelle ils donnèrent le nom de « Tour aux Licornes » toute consacrée au repos, à la lecture, l’écriture et la méditation, d’où ils peuvent surveiller leurs chers compagnons équins dans toutes les directions et qui en tant qu’admirateurs de C.G Jung avec sa Tour de Bollingen, de W.B Yeats avec celle de Ballylee et aussi celle de Merlin dans la légende du Graal, a pour eux une grande valeur symbolique.
La longue maison aux murs en pierres du pays, joliment recouverte de lierre et de vigne vierge, de style normand avec ses colombages typhiques de la région et ses plafonds assez bas, ce qui permet de mieux conserver la chaleur, ornés de poutres apparentes, est confortable. Les pièces sont spacieuses, décorées de lourds doubles rideaux de brocart bordés de rouge aux fenêtres. Les meubles de style ancien sentent bon la cire d’abeilles. C’est là que vivent Léo Renard, Lizzy son épouse et Elfie leur chère nièce, Orion le fidèle compagnon un magnifique colley pourpre avec un splendide jabot blanc et leur cher ami Lothar un superbe cheval frison noir, comme tout ceux de sa race, faisant ressortir sa puissante musculature.
Un matin, la petite famille Bolyos habitant depuis peu ce charmant village de Rochefontaine près de la forêt environnante, se présenta aux « Hibiscus ». Ilona, petite fille de neuf ans, légèrement intimidée par les personnes qu’elle ne connaissait pas, se tenait un peu en retrait de ses parents mais quand elle vit que Lizzy lui fit signe elle alla se jeter dans ses bras avec un large sourire qui dévoila deux magnifiques rangées de perles, des yeux comme sa maman de la couleur de l’onyx avec en plus une expression malicieuse, la peau bronzée de ceux qui vivent en plein air et comme ses deux parents des cheveux aile de corbeau. Ils s’exprimaient tous trois avec un bel accent chantant hongrois leur venant de leur pays natal où le père Stanislas, le regard gris perçant et la mère d’Ilona Léna avaient eu une petite ferme située dans la Puskas.
Après des heures très sombres et dramatiques et vu les activités de Stanislas dans la clandestinité, ils n’étaient plus en sécurité dans leur pays d’origine et ne voyant pas d’amélioration, il valait mieux qu’ils partent sous des cieux plus cléments. Surtout qu’ils voulaient donner à Ilona, la chance d’une vie plus agréable.
- Bonjour, dit Stanislas, nous espérons que nous ne vous dérangeons pas !
- Nullement répondit Léo, qui avait déjà eu l’occasion de s’entretenir un peu avec Stanislas, entrez !
- Nous vous apportons des Kurtoskalacs (Brioche à la pâte fondante, de forme cylindrique délicatement parfumé de fleur d’oranger et d’épices comme le cannelle saupoudré de sucre avec une légère croûte dorée cuite au feu de bois) une spécialité de notre pays, je les ai faits ce matin, avec l’aide d’Ilona, dit Léna en déposant le plat sur la table.
- C’est délicieux vous verrez ajouta Ilona d’un air gourmand et satisfait.
- Hé bien nous allons les gouter tout de suite que diriez- vous d’un café pour les accompagner ou un chocolat ? Demanda Lizzy.
- Mais nous ne voudrions pas vous déranger.
- Pas du tout cela nous fait plaisir de mieux vous connaitre enfin. Nous aimons beaucoup vos œuvres.
- Merci, c’est très gentil, en Hongrie nous avions une petite ferme avec des bœufs gris à longues cornes, des moutons et quelques chevaux, la poterie, la sculpture, la broderie et aussi la peinture c’était une distraction et un petit revenu complémentaire qui nous a bien servi pour s’installer en France, en arrivant ici j’en ai fait mon métier, c’est ma véritable passion. Quand nous sommes arrivés en France j’ai d’abord travaillé en usine près de Paris mais dès que nous avons pu nous avons acheté notre maison ici. Léna m’accompagne sur les marchés pour vendre des pâtisseries et des broderies hongroises qu’elle confectionne elle-même.
- Et que je ne me lasse jamais d’admirer, dit Lizzy, surtout celles en relief, quand j’ai l’occasion d’aller au marché.
Léo désignant la cheminée demanda à Stanislas s’il reconnaissait la superbe sculpture qu’il lui avait acheté le mois précédent, représentant un grand cheval au galop avec sa crinière flottant au vent à laquelle Léo n’avait pas pu résister.
- Et toi Ilona tu te plais ici ? demanda Lizzy.
- Oh oui beaucoup, à l’école j’ai quelques amis surtout Grégoire il est gentil, il prend toujours ma défense, et me raccompagne tous les soirs de classe jusqu’à la maison et il chante vraiment bien.
- Oui nous connaissons bien Grégoire c’est un gentil garçon qui a un don magnifique pour le chant tu as raison, ses parents sont également très sympathiques. Vous parlez tous les trois parfaitement bien le français, où l’avez-vous appris ?
- Oh, nous n’avons pas grand mérite, ma mère était française, originaire de Mulhouse, c’est elle qui nous l’a appris, elle était aussi professeur de Français à l’université de Debrecen, répondit Stanislas.
- Et vous avez de la famille en France ?
- Oui, dit Léna, j’ai un frère, Arpad qui est violoniste dans un groupe tzigane à Toulouse. Il nous manque beaucoup c’est lui qui m’a appris la musique ainsi qu’à Ilona. Nous espérons qu’il pourra bientôt venir nous voir peut être pour les fêtes de fin d’année.
- Et de quel instrument joues-tu demanda Lizzy à Ilona ?
- De la flute, j’aime beaucoup en jouer. Papa joue très bien du cymbalum et maman du violon, le soir nous jouons parfois ensemble.
- Nous aimerions vraiment beaucoup vous écoutez.
- Cela nous ferait très plaisir aussi, nous jouons surtout des csardas qui nous rappellent le pays, dit Stanislas avec un peu de nostalgie dans sa voix ce qui se refléta dans les yeux de Léna.
Puis il sortît du sac qu’il avait gardé à ses pieds un gros fagot de branches et des graines.
- Quand nous avons quitté notre pays le dernier geste symbolique que j’ai fais c’est de prendre des boutures et des graines d’un arbuste dont j’avais entouré notre ferme, et je les ai replantées et semées quand nous sommes arrivés ici, tout autour de la maison. Se sont des hibiscus, alors nous pensons que vous pourriez les apprécier vu le nom de votre propriété qui en compte déjà beaucoup mais ceux-ci pourraient augmenter la diversité de votre magnifique collection. C’est ce qui explique aussi que mes objets et les broderies de Léna soient décorés de ces fleurs.
- C’est un grand cadeau qui nous va droit au cœur. On avait donné ce nom à la propriété, car Hibiscus c’était celui d’un étalon, d’Honoré Renard mon grand-père, qui était déjà un frison d’une grande beauté. Un matin après une nuit, pendant laquelle il se montra particulièrement nerveux, le cheval qui était ferré avec des fers épais et lourds, comme ils les faisaient à cette époque, n’eut aucune peine en ruant à briser la porte de son box et s’échappa pendant deux jours pour revenir couvert d’écume blanche se mêlant au rouge du sang, sérieusement écorché sur le poitrail et les jambes par des branches d’arbres en passant par la forêt et boitant bas mais le regard triomphant, monté par mon aïeul blessé à une jambe et à la poitrine. Mon grand-père raconta qu’il avait été sérieusement blessé par les prussiens près de Vernon et incapable de se remettre debout, il gisait, voué à une mort certaine, dans un fossé depuis au moins dix heures lorsqu’il vit arriver, comme dans un rêve, Hibiscus qui se coucha prés de lui et avec d’infinies précautions, s’aidant de sa tête, il le poussa sur son dos, ensuite chaque fois qu’il le sentait glisser il s’arrêtait et le rétablissait pour qu’il ne tombe pas ainsi il le ramena à la maison faisant preuve d’une intelligence extraordinaire en évitant de lui-même les lignes ennemies. Saignant beaucoup mon grand-père put néanmoins être soigné à temps, tout comme son valeureux compagnon. Mon grand-père garda toute sa vie durant d’importantes séquelles puisqu’il boitait fort, devant s’aider de son inséparable canne. Hibiscus lui avait sauvé la vie et fut récompensé comme il se doit car il était soigné et bichonné avec reconnaissance par toute la famille, mon grand père étant trop faible c’est ma grand-mère Louise qui s’en occupait comme de son fils (Edouard, mon père). Une grande plaque de cuivre fut apposée sur la porte de son box rénové « A Hibiscus notre Héro » qui fut largement agrandi, mais fermé uniquement pour le mettre à l’abri des intempéries sinon le cher Hibiscus pouvait circuler librement à son gré où bon lui semblait. Ils ne se quittaient plus, ils étaient inséparables, mon ancêtre l’attelait lui-même, avec peine mais il n’aurait laissé à personne le soin de le faire à sa place, à une petite voiture et ils faisaient, chaque jour, de grandes promenades, parfois accompagnés de Louise ou d’Edouard, semblant communiquer tous les deux dans le langage du cœur, sans parole mais dans le bonheur parfait d’être simplement ensemble. Ensuite il fût planté des hibiscus dans toute la propriété en hommage à ce merveilleux cheval de légende qui conduisit mon grand-père jusqu’à sa dernière demeure puis en rentrant il s’est allongé et rejoignit mon grand-père le soir même. Certains jours il me semble les apercevoir, mon grand-père coiffé de son inséparable chapeau noir à large bord, traversant la cour, la joie, le bonheur et l’Amour luisant dans leurs yeux.
Nous vous remercions énormément de votre gentillesse. dit Léo avec reconnaissance pour ce présent, qui le toucha plus que l’on aurait pu le penser.
Stanislas s’adressant à Léo :
- Ilona aurait une faveur à vous demander, car nous avons vu que vous aviez ce beau cheval noir avec lequel vous partez souvent. Quand nous étions en Hongrie dans la Puskas, toute petite Ilona y courrait du matin au soir jouant de la flute pour ses amis les animaux avec lesquels elle semblait communiquer mieux qu’avec la parole et des mots.
Et s’adressant à sa fille il lui dit :
- Demande à monsieur et madame ce que tu voudrais.
Lizzy l’interrompit gentiment.
- Ici il n’y a pas de monsieur et madame juste Léo et Lizzy. Alors dis-nous ce qui te ferait plaisir Ilona ?
- Eh bien si cela ne vous dérange pas trop, j’aimerai beaucoup venir voir ce gentil cheval si beau et m’occuper un peu de lui.
- Oh, il n’y a aucun problème, dit Léo, et je suis sûr que cela fera très plaisir à Lothar et à nous aussi comme cela nous te verrons plus souvent, autant que tu le voudras Ilona, et d’ailleurs nous allons aller le voir tout de suite il sera très content de te connaitre! Vous restez pour le repas de midi d’accord ?
- Allez-y je vais préparer le repas dit Lizzy.
- Si vous le permettez j’aimerai rester pour vous aider dit Léna.
- Avec plaisir, nous pourrons bavarder un peu.
En s’approchant de Lothar, Ilona saisie par une émotion quasiment incontrôlable de joie s’arrêta net sur place et c’est Lothar qui semblant la comprendre s’avança doucement vers elle et plaça délicatement son chanfrein contre la poitrine de la fillette, ils restèrent ainsi un long moment dans ce qui semblait être une discussion à un autre niveau de conscience dans lequel tout de l’un passait dans l’autre. Puis Ilona se mit à caresser Lothar qui se redressa et poussa un puissant hennissement de joie qui provoqua le rire éclatant de l’enfant.
Un peu à l’écart pendant que l’enfant et le cheval faisaient mieux connaissance, si c’était encore nécessaire, surtout heureux d’être ensemble. Emu, Stanislas saisit fortement la main de Léo. Et cet homme trapu à l’allure inébranlable des Haïdouks qui sont des cavaliers des steppes mi-voleurs mi-justiciers, volant les riches et distribuant aux pauvres, avec son épaisse moustache retombante, lui racontât.
- Ilona a toujours été une enfant gaie et vive. Courant, sautant dans la Puskas parmi les animaux. Il y avait un cavalier étranger qui venait souvent faire galoper ses magnifiques chevaux noirs, comme Lothar, dans la Puskas et faisait un grand détour rien que pour nous rendre visite tellement il était intrigué par Ilona pour son étonnante joie de vivre et sa compréhension avec les animaux, en particulier avec son étalon Kejsare qui malgré son imposante masse se laissait diriger docilement au son de la flûte comme un agneau. Un jour lors d’une de ses galopades effrénées, l’étalon mit certainement le pied dans un trou, le cavalier chuta très lourdement sur le sol et perdit connaissance. C’est Ilona qui le retrouva, on ne sait comment car c’était dans un lieu éloigné de notre ferme, mais en plein milieu du repas, elle nous dit brusquement qu’il était arrivé un accident au cavalier et nous indiqua exactement où il était. C’est là que nous l’avons trouvé, nous avons immédiatement appelé les secours qui l’ont transporté blessé et dans le coma à l’hôpital. Toute la soirée Ilona joua de la flute assise devant notre porte et guidé par la musique l’étalon émergeât de l’obscurité, blanc d’écume et blessé lui aussi sérieusement à l’antérieur gauche, pendant qu’elle jouait on aurait dit qu’elle était avec lui et l’attirait vers elle en dirigeant chacun de ses pas, le soutenant, chaque note lui insufflant force et courage. Nous l’avons nettoyé, bouchonné et nourri. Ilona resta près de lui, passant ses mains de chaque côté de sa blessure sans le toucher pour ne pas lui faire mal après elle lui joua de la flute. Et comme vient de le faire Lothar il se mit devant elle et poussa un extraordinaire hennissement, puis il se coucha visiblement satisfait. Mais malheureusement c’était la veille de notre départ de Hongrie, nous avons dû laisser l’étalon chez des voisins. Il était complètement guéri et c’est Ilona qui voulu l’y amener elle même, les adieux furent déchirants, l’étalon pressentant ce qui se passait hennissait à fendre l’âme et la petite qui sanglotait. Depuis nous n’avons pas pu avoir de ses nouvelles mais Ilona ressentait toujours cet étalon et elle était constamment comme en communication avec lui, nous disant si il va bien ou si il est triste, jusqu’à il y a deux mois environs où elle nous annonça qu’il était parti et qu’il était pleinement heureux maintenant mais elle ne fut plus pareille, elle était traumatisée, faisant des cauchemars et ne souriant plus comme avant jusqu’à ce rire. Vous me comprenez j’espère.
- Très bien Stanislas.
Quelques mois plus tard, Stanislas, suite à une commande de Lizzy, arriva « Aux Hibiscus » chargé d’un lourd emballage qui une fois déballé se révéla être un grand tableau représentant une voiture hippomobile tirée par un magnifique frison guidé par un vieil homme vêtu d’une longue redingote et de son célèbre chapeau noir, d’où se dégageait une telle impression de bonheur que Léo au comble de l’émotion étreignit Stanislas sans un mot avant d’embrasser Lizzy dans ce silence lourd de sens. Pour en profiter au maximum, Léo accrocha ce tableau sur la cheminée du salon dans la Tour où il allait pour méditer. Avec une grande fierté Léo le faisait admirer par chaque visiteur qui, tous unanimes, reconnaissaient le grand talent de Stanislas.
Le lendemain Léo en ouvrant, comme chaque mois, sa revue spécialisée pour cavaliers concernant les chevaux de concours fut attiré par l’annonce d’un haras qui réduisait son effectif élevage. Il fut surpris car c’était celui où il avait obtenu Lothar et il connaissait un peu le propriétaire. Comme il avait décidé de prendre un autre cheval pour lui tenir compagnie, après en avoir discuté avec Lizzy, il téléphona et obtint un rendez-vous pour voir s’ils trouveraient un ami ou une amie à Lothar. Après avoir loué un van ils partirent trois jours plus tard pour les Pays Bas et plus précisément en Frise patrie des frisons où les habitants cultivent une farouche attitude de liberté dans le respect de tous.
La veille Lizzy en accord avec Léo alla demander à Ilona si elle voulait les accompagner.
- Oh oui ! Cela me ferait plaisir si papa et maman sont d’accord.
- Ils le sont, je leur ai déjà demandé bien sûr.
- Oh chouette ! Et quand partons-nous ?
- Demain matin de bonne heure, tu connais Léo !
- Youpi, merci beaucoup, je vais aller préparer mes affaires. Elle embrassa Lizzy et couru annoncer la nouvelle à son copain Grégoire et aussi à Lothar qui lui donna quelques conseils pour le choix de son ou sa camarade qu’il ou elle ne soit surtout pas un ou une casse-sabots ni un ou une snob.


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