LA PRIÈRE
L'essence de notre travail est que DIEU EST. Nous parlons tous de Dieu ; nous pensons à Dieu ; nous prions Dieu. Quand nous réalisons qu'il ne faut pas prier Dieu, nous commençons à percevoir pourquoi le bavardage au sujet de Dieu est tellement inutile, et pourquoi la plus grande partie de notre réflexion au sujet de Dieu est stérile.
Quand nous percevons que DIEU EST, la première chose qui devient évidente, c'est qu'il ne faut pas prier Dieu. Si seulement nous avions compris Mrs Eddy, il y a longtemps que nous le saurions. Écoutons ses paroles : «Ce n'est pas l'expression de louanges qui incite Dieu à en faire plus qu'Il n'a déjà fait, et l'infini ne peut faire moins que d'accorder tout bien, puisqu’il est sagesse et Amour immuables.»
«Dieu est Amour. Pouvons-nous Lui demander d'être davantage ? Dieu est intelligence. Pouvons-nous informer l'Entendement infini de quelque chose qu'Il ne comprenne déjà ?» «Demander à Dieu d'être Dieu est une vaine redite. Dieu est 'le même hier, aujourd'hui et pour toujours ;' et Celui qui est immuablement juste fera toujours ce qui est juste sans qu'il soit nécessaire de Lui rappeler ce qui est de Son ressort.» Qui s'installerait devant un tableau noir et prierait le principe des mathématiques de résoudre le problème ?»
Alors, le premier pas dans notre progression consiste à apprendre à ne pas demander à Dieu, à ne pas Le prier ou attendre quelque chose de Lui. Le pas suivant consiste à apprendre à nous tourner vers le Royaume au-dedans de nous, qui est le Royaume de Dieu. Pas pour quelque chose, mais parce que nous reconnaissons la présence de la perfection et de l'harmonie dans tout ce que Dieu gouverne. Et Il gouverne toute la réalité.
Nous apprenons également dans la Science qu'il n'y a aucun mal dans une personne, un lieu ou une chose, mais que le mal se trouve dans la conception universelle que nous avons d'une personne, d'un lieu ou d'une chose. Le fait de savoir qu'il n'y a aucun mal en aucune circonstance ou condition nous libère des effets mauvais qui pourraient résulter de la croyance dans le mal.
Bien que ce soit le sens spirituel qui réponde à chaque problème soi-disant humain, il est néanmoins vrai qu'une réalisation consciente de la vérité de l'être ait pour résultat une harmonie qui jamais ne nous abandonne, et dont nous faisons consciemment l'expérience. Nous devons donc «connaître la vérité» afin que la «vérité puisse nous libérer » de ces choses qui semblent nous cacher notre véritable identité.
Si nous acceptons de demeurer dans l'infinité et la pérennité du gouvernement divin de l'univers, nous reconnaîtrons et nous ferons l'expérience de la nature immuable de toute la création de Dieu. La dépendance par rapport à un pouvoir extérieur à nous est toujours l'erreur.
L'objectif entier de notre travail est la réalisation de la présence et du pouvoir de Dieu. «Je ne puis de moi-même rien faire» (Jean 5:30) est littéralement vrai, mais le fait demeure que «le Père au-dedans c'est Lui qui fait les œuvres» (Jean 14:13) ; ou plutôt, c'est la conscience de la présence du «Père au-dedans» qui fait les œuvres. Comment pouvons-nous devenir conscients de la présence du «Père au-dedans» ? En réduisant au silence les sens humains et en prêtant l'oreille à la «petite voix tranquille.» «J'écouterai toujours Ta voix,» car la communication doit toujours venir de l'Entendement.
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A mesure que nous devenons de plus en plus consciemment en unicité avec l'universel, c'est à dire l'Esprit-Christ, tous les désirs ou besoins qui nous viennent amènent avec eux leur accomplissement. En fait, nous sommes éternellement en unicité avec cet Esprit divin, et nous avons uniquement besoin de réaliser cette vérité afin de voir se réaliser l'accomplissement de chaque pensée et de chaque souhait légitimes. Dès lors, puisque cette unicité de l'homme avec l'Entendement a été établie «au commencement,» n'est-il pas évident que cette relation, qui a toujours existé entre Dieu et Son idée, l'homme, n'a besoin d'aucun effort conscient pour la susciter ou la maintenir. La prise de conscience de cette vérité est le lien qui nous connecte avec la Conscience divine.
Puisque c'est grâce à la prière que nous atteignons tout bien, il est nécessaire que nous comprenions parfaitement ce qu'est la prière et comment prier. Dans la plupart des églises traditionnelles, la prière est synonyme de supplications et de demandes adressées à un Dieu qui se trouve quelque part dans les cieux, en faveur d'un certain mortel malade ou pécheur situé je ne sais où sur la terre. Que cette soi-disant prière ait presque partout raté sa cible doit prouver qu'il ne s'agit pas d'une prière, et que le Dieu à qui elle s'adresse n'est pas là-haut pour l'écouter. La pensée humaine a fini par réaliser le manque de réponse à de telles prières et elle s'est orientée vers la recherche du vrai Dieu et du véritable concept de la prière.
Jésus nous a dit : «le royaume de Dieu est au-dedans de vous.» C'est donc vers le dedans que la prière doit être dirigée, jusqu'à ce point dans la conscience où la Vie universelle s'individualise en tant que vous ou que moi. Ultérieurement, nous apprenons qu'«Au commencement, Dieu a créé les cieux et la terre. … Et que Dieu a constaté que toute chose qu'il avait créée était très bonne.» (Genèse 1:1.31) Puisqu'il est bon, l'univers doit fatalement être complet, harmonieux et parfait. C'est pourquoi, au lieu de supplier pour du bien, notre prière devient la réalisation de l'omniprésence de ce bien. Donc, le concept le plus élevé révèle que la prière est l'affirmation du bien et la négation de l'existence de l'erreur. Quand la prière d'affirmation et de négation conduit à l'utilisation de formules, elle a tendance à revenir à une prière de foi à la mode ancienne et, de ce fait, elle perd beaucoup de sa puissance. Par contre, quand la prière est faite d’affirmations sincères et spontanées de l'infinité et de l'éternité de Dieu : le bien, ainsi que de l'harmonie et de la perfection de Sa création : l'homme et l'univers, on approche vraiment de l'absolu de la prière, qui est la communion avec Dieu.
La communion avec Dieu est la véritable prière efficace. C'est le dévoilement, au sein de la conscience individuelle, de Sa présence et de Son pouvoir ; et cela vous rend «complètement entier.» En réalité, la communion avec Dieu est l'écoute de «la petite voix tranquille.» Lors de cette communion ou prière, aucune parole ne va de l'homme vers Dieu, mais la conscience de la présence de Dieu est réalisée en tant que transmission de la Vérité. Et l'Amour vient de Dieu (au-dedans) vers l'homme. Il s'agit d'un état d'être béni, et il n’abandonne jamais l'homme qui le trouve. Étudiez «La Prière» dans La Voie Infinie.
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Nous avons tellement de choses sur la lettre de vérité, alors pensons davantage à l'esprit de vérité. Sur la lettre, nous en savons bien plus qu'il n'en faut, mais nous nous rappelons rarement que le plus important, c'est d'«absorber l'esprit.» Connaître la vérité au sujet de ceci ou au sujet de cela n'est pas aussi important que d'avoir la conscience de la présence de Dieu.
«Mon royaume n'est pas de ce monde,» (Jean 18:26) parce que «ce monde» est une illusion. Quand nous «détournons les yeux du corps ('de ce monde') pour les diriger vers la Vérité et l'Amour,» nous contemplons le Royaume de Dieu, le domaine du réel.
La religion traditionnelle n'est que paganisme lorsqu'elle prie un Dieu qui n'existe pas. C'est pourquoi, bien que l'église prie et prie, péché, maladie, mort, guerre et famine se pressent en rangs serrés. On programme «un jour de prière» et le monde entier prie, y compris les prêtres, les pasteurs et les rabbins. Pourtant la situation ne change toujours pas. Il n'existe aucun Dieu qu'il faille prier de cette manière. Les prières tombent dans un vide. Les individus qui prient se sentent mieux parce qu'ils ont répondu à une croyance, mais la réponse à leur prière ne vient pas.
Tant que la prière est destinée à améliorer ou à changer une condition humaine, elle doit échouer. La vraie prière s'élève jusqu'à la conscience du Royaume de Dieu. En fait – dans ce royaume où il n'y a rien à changer, guérir ou corriger. La vraie prière nous libère de la conscience physique pour nous faire accéder à la conscience spirituelle. Elle ne détruit pas notre corps, elle nous amène à un sens spirituel du corps, dans lequel il n'y a aucune discorde, aucune maladie.
La vraie prière développe l'attitude «d'écoute.» «Le royaume de Dieu est au-dedans de vous.» (Luc 17:31) Alors, apprenez à écouter «la petite voix tranquille» au-dedans de vous. Laissez la communication se faire de l'Esprit, et pas vers l'Esprit. La prière est la Parole divine qui nous vient du dedans.
Nous nous préparons à être de vrais orants en apprenant à ne pas nous préoccuper des effets, des objets perçus par nos sens, mais en regardant toujours derrière ce que les yeux perçoivent, jusqu'à la Source infinie de toute manifestation. Afin de perdre le sens matériel, nous apprenons à discerner ce qui n'est pas perceptible par les organes des sens. Notre pensée se tourne davantage vers les choses invisibles.
La prière est la reconnaissance de la vérité que TOUT pouvoir est Dieu ; que tout pouvoir est dans la Présence invisible et jamais dans quelque chose qui est perceptible pour les sens physiques. Placer du pouvoir en quelque chose ou en une personne est de l'idolâtrie. Chaque individu individualise le pouvoir infini. La véritable prière est la prise en considération, la reconnaissance et la confiance en cette Vérité.
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C'est vraiment un dieu païen que prient les chrétiens ! Le mardi 8 mai, jour de la commémoration de la victoire en Europe, on a demandé aux gens de se rendre à l'église le dimanche suivant afin de remercier Dieu pour la fin de la guerre européenne ! Pourquoi ces remerciements devaient attendre le dimanche suivant pour être exprimé dans un bâtiment d'église n'est pas clair. Est-ce que la gratitude est inférieure à elle-même quand on l'exprime à la maison ou dans la rue ? Et pourquoi remercier Dieu de mettre fin à une guerre en Europe alors qu'il en permet une en Asie ? Et pourquoi remercier Dieu de mettre fin à une guerre seulement quand l'ennemi est à court de munitions ? Et pourquoi remercier Dieu de mettre fin à une guerre seulement après qu'onze millions de russes, cinq millions de juifs et un nombre incalculable de millions de français, de belges, de hollandais, de britanniques et d'américains aient été tués, estropiés, incarcérés et appauvris ? Un résultat pareil mérite-t-il une telle reconnaissance ?
Examinons soigneusement nos propres pensées et voyons si nous ne sommes pas en train d'accepter de telles croyances païennes sous couvert de christianisme sans même nous en rendre compte.
Les guerres et leurs conséquences ne font pas partie du Royaume de Dieu. Alors, elles n'existent pas en tant que Réalité. Dieu ne les entreprend ni ne les arrête jamais. Dieu ne les permet ni ne les interdit jamais. Elles ne font pas partie de la Conscience de Dieu. Mrs Eddy raconte qu'elle a guéri un cancer qui avait attaqué sa veine jugulaire dès qu'elle a vu clairement que Dieu ne reconnaissait aucune maladie.
De la même manière, les guerres ne sont que les produits d'un mesmérisme quasi universel ; c'est pourquoi elles ne peuvent exister en tant que conditions réelles, mais en tant qu'images mentales de la pensée ou altérations de fait. La fin des guerres viendra quand on commencera à réaliser que la nature de l'erreur est le mesmérisme, et qu'il provient non pas de conditions mais d'images : c'est le rêve d'Adam.
C'est du paganisme de compter sur un pouvoir Divin pour éradiquer ce qui n'a aucune existence réelle. Il est barbare de prier Dieu pour qu'Il fasse Son boulot de Dieu qui consiste à maintenir Son propre univers. C'est de l'ignorance au plus haut niveau de remercier Dieu d'avoir mis fin à une guerre après que la moitié du monde soit en ruines et que quarante millions de personnes aient été tuées ou mutilées. Si ceci est une condition réelle, alors il n'y a aucun Dieu. Mais le sens spirituel révèle que Dieu est, et que par conséquent il n'y a jamais eu de rupture par rapport à l'harmonie et la paix éternelles. L'immortalité est la vérité. Dès lors, il n'y a jamais eu un seul mort dans toute l'histoire de l'univers.
Regardez par-delà la scène produite par le magnétisme animal, ou mesmérisme universel, et vous découvrez l'univers de Dieu intact, et chaque individu sain et sauf et en paix dans l'harmonie de son Âme.